Tout savoir dans les pages d'infos :
Protection des ressources en eau dans l'artisanat : Entreprises artisanales
Traitement de l'eau usée
De nombreuses activités professionnelles peuvent avoir de forts impacts sur les ressources en eau, même dans les métiers de l'artisanat.
Les pollutions de l'eau sont un véritable fléau pour les collectivités, et les mesures de lutte contre les pollutions s'intensifient.
Conséquence : de plus en plus d’obligations sont imposées aux professionnels, et il n’est plus question aujourd’hui de passer à côté de cette problématique, même pour les petites entreprises !
Pour en savoir plus
Les pages d’informations répondront aux questions suivantes et à bien d’autres :
- Quelle est la réglementation à connaître pour les entreprises artisanales ?
- Comment faire pour éviter les pollutions de l’eau ?
- Pour certains métiers : existe-t-il des soutiens financiers pour aider les petites entreprises à ne pas polluer l’eau ?
Tous les métiers ne courent pas les mêmes risques face aux pollutions de l’eau. Le principal danger vient souvent des produits utilisés dans plusieurs métiers : solvants, diluants ou lubrifiants ; produits de traitement ou de finition ; huiles de vidange usagées ; produits de fixation, de teinture ou de détachage... La liste des produits est longue et varie d’un métier à l’autre.
Ces produits se présentent la plupart du temps sous forme liquide et risquent d’être rejetés aux égouts, lors de leur préparation, de leur utilisation ou de leur rinçage. Le stockage de produits est également un point sensible : déversement accidentel, fûts abimés ou corrodés…
D’autres pollutions de l’eau peuvent venir du rejet d’éléments solides comme du plâtre, de la terre ou des résidus organiques (cheveux, tiges, pulpes, noyaux…). Même s’il ne s’agit pas de produits à action chimique, ils vont néanmoins avoir une action polluante dans les milieux aquatiques.
La Redevance pour la pollution de l’eau
Parce que certains métiers de l’artisanat présentent des risques importants de pollution de l’eau, ils sont potentiellement soumis au paiement d’une redevance pour la pollution de l’eau. Celle-ci a été instaurée dans la logique du pollueur – payeur, et grâce aux recettes ainsi générées, l’Agence de l’Eau peut aider financièrement les entreprises à lutter contre les pollutions.
C’est en fonction du seuil de pollution, calculé sur la base d’une déclaration annuelle, et de lasensibilité de la zone d’implantation de l’entreprise que les services de l’Agence de l’Eau déterminent si une entreprise est soumise ou non à cette redevance.
Les principaux métiers artisanaux susceptibles d’être éventuellement soumis à la redevance pour la pollution de l’eau sont les suivants :
- démolition automobile ;
- pressing ;
- mécanique générale ;
- traitement de surface ;
- distillation d’alcools.
Si vous faites partie des activités concernées, vous pouvez obtenir plus de renseignements à ce sujet en prenant contact avec le conseiller environnement de votre Chambre de Métiers et de l’Artisanat ou votre syndicat professionnel.
Mais au fait, que se passe-t-il avec l’eau qui part dans le réseau des égouts ?
Le devenir des eaux usées en France
L’eau, une fois utilisée, est rejetée aux égouts ; on parle alors d’ « eaux usées ». Celles-ci aboutissent soit dans un système d’assainissement : station d’épuration ou fosse septique, soit dans le milieu naturel ; rivière, ruisseau...
Traitement des eaux usées dans une station d’épuration
La majorité des communes en France sont équipées d’une station d’assainissement qui dépollue les eaux usées grâce à différents traitements. Après un raclage des déchets solides et un traitement chimique, ce sont des bactéries spécifiques qui prennent le relais. Elles absorbent la charge organique qui pollue l'eau. Celle-ci, une fois dépolluée, est renvoyée dans le milieu naturel.
La station d’épuration traite les eaux usées venant d’une voire de plusieurs communes.
Traitement des eaux usées dans un système d'assainissement autonome
Ces systèmes dont le plus courant est la fosse septique avec traitement en aval fonctionnent grossièrement comme une station d’épuration, et contiennent les mêmes bactéries. Ils sont adaptés pour le traitement des eaux usées provenant d’une habitation individuelle.
Traitement des eaux usées dans le milieu naturel
Dans le cas de rejets dans le milieu naturel, c'est aux écosystèmes naturels (plantes et animaux aquatiques) de se charger de dépolluer les eaux usées. Plus le milieu naturel sera sensible, plus la pollution aura un effet néfaste et parfois mortel sur la faune et la flore.
Le pourcentage de communes françaises qui rejettent dans le milieu naturel devient de plus en plus faible car la réglementation leur impose de mettre en place des systèmes d’assainissement.
Que se passe-t-il quand une pollution est introduite dans le réseau ?
Le cas de la station d’épuration
Le polluant va intoxiquer les bactéries, qui meurent assez rapidement et ne servent donc plus à rien. Il faut alors les remplacer en urgence.
Il va d'abord falloir fermer la station d'épuration et dériver toute l'eau entrante vers le milieu naturel, que cette eau soit polluée ou non. Les bassins doivent être vidangés, nettoyés avant de réimplanter des nouvelles bactéries.
Remettre en route le système bactérien d’une station d’épuration est une opération longue et très coûteuse. Les dizaines de milliers d'euros que cela coûte chaque année aux collectivités
sont supportés par tout le monde, puisque ces frais sont répercutés sur la facture d'eau des
contribuables.
Le cas du système d'assainissement autonome
Dans le cas d'une fosse septique, l’effet est identique à la station d’épuration. L’intoxication et la mort des bactéries engendrent un disfonctionnement total jusqu’à ce que de nouvelles bactéries soient implantées.
Le cas du milieu naturel
White-spirit, peinture, colles, lubrifiants, pesticides, révélateurs, détergents … L’action polluante de ces produits est immédiate et souvent foudroyante ! Quand ils arrivent dans le milieu naturel, c’est tout l’écosystème aquatique qui est pollué, souvent sur des kilomètres de distance par rapport à la source de pollution.
Cela provoque la mort des poissons et des plantes sensibles, et l’eau ne peut plus servir à la consommation, même après les traitements classiques de potabilisation.
Il faut retenir que toute pollution rejetée aux égouts est très coûteuse et problématique.